Arrivés
à KITA!!!!
le 14 décembre vers les 15H, la fiesta avec de grandes Castel au resto
Dieudonné....
Oh
je sais très bien, nous n'avons aucun mérite. Beaucoup d'autres, avant nous,
l'ont fait et beaucoup, après nous, le feront ...mais je suis quand même
très fier et très content d'avoir subi et gravi, avec succès, la piste mythique
entre Kayes et Kita, et là, dans l'immédiat j'ai plus qu'une
pensée pour Gérard, je te salue l'ami!, Gérard qui a du pratiquer
cette piste dans des conditions encore beaucoup plus précaires et
contraignantes...Le Zagar avec son excellent site Zagafrica, site que
j'ai suivi et savouré pendant une année entière, le lisant chaque
matin accompagné de mon premier café de la journée avant de lire,
comme j'ai l'habitude, mes mails, Libé et De Morgen, à l'époque...
qu'est-ce que je l'ai envié, et maintenant, je suis moi-même en
plein dedans... Si ma mémoire est bonne il me semble que Gérard a
mentionné au moins deux fois des propos comme « si je l'avais
su je ne serais jamais passé par ici, j'aurai pris la route
goudronnée par le nord pour aller à Bamako »...nous n'avons
aucun mérite non plus parce que la piste est en état de réfaction
importante, elle risque même d'être goudronnée d'ici un ou deux
ans, et nous, nous avons pu profiter largement de l'avancement des
travaux...ça ne veut pas dire que nous étions les rois du pétrole
tous les jours, loin de là!, nous avons du passer pendant les
travaux, se faufiler entre les grosses machines jaunes que tout le
monde connaît, voire être arrêtés nous étions des fois par ces
mêmes engins qui se mettaient d'un coup à travers de la piste dans
le seul but de nous interpeller, du genre « Ça va? D'où vous
venez, Où allez-vous? »...Sur ce tronçon de 330 km nous
avons connu à peu près toutes les surfaces que l'on peut trouver
sur une piste, de la latérite damée et bien tassée, sur laquelle
on roule comme sur du goudron avec en plus la musique agréable du crissement
des pneus , de la latérite « sableuse »,
attention les glissades et les dérapages voire les chutes, je sais
de quoi je parle, ensuite du sable, du sable de toute les couleurs et
de toutes profondeurs, parfois caché sous une couche de gravillon,
parfois bien visible, même de loin, nous attendant, à distance déjà
se foutant de notre gueule, parfois ça passe à condition de pouvoir
accélérer de justesse, parfois ça passe pas et on est obligé de
mettre pied par terre et de ramer, pousser ce vélo de 60 kg, vous
avez déjà poussé une brouette bien chargée sur la plage de Knokke ou de Cap
d'Agde?, de la tôle ondulée qui aime volontiers décrocher les
sacoches du vélo, surtout celles de devant, de la caillasse un peu parsemée
ci et là, des bouts de goudron comme des îlots survivant aux
années stillekes et qui se trouvent toujours aux mauvais endroits,
là où la piste est clémente et en position descendante et où on
pourrait prendre un peu de vitesse, des pavés qui ressemblent aux
voies romaines au niveau des passages de crue possible pendant la
saison des pluies qui te secouent à ne pas en finir... et des fois,
il se présente un peu de tout cela mélangé sur quelques
hectomètres...C'est usant et fatiguant mais quelle expérience!
Je
vous écris ce petit commentaire devant un feu de bois en pleine brousse dans un champ
de culture de coton et d'arachides, à 40
km avant Tambaga, il s'agit d'un village avec un nom poétique Tanbacoundaheto... il est 20H, nous
sommes le 13 décembre, nous venons de manger une soupe aux multiples
légumes suivi de pâtes, ketchup et une conserve de choucroute, du
pain et une tisane, mes compères viennent de se retirer dans leur
tente-moustiquaire, la lune éclaire mon écran, ça gazouille dans
la nature, la température est tombée à à peine 20°, j'entends
les enfants du village d'à côté où nous avons pris de l'eau....je
vis un moment délicieux et je vous embrasse.
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