Dans la case d'où je vous écris et dans
laquelle la clim fonctionne depuis au moins 2 heures, il fait maintenant 31°, ce
qui est très agréable, surtout après la douche...zut, la dernière Flag, elle
aussi, est terminée...comme tous les jours, en me douchant, j'ai
« lavé » mes fringues de vélo, et après la douche, pendant que je fais
semblant de m'essuyer, les vêtements ont déjà eu le temps de sécher, le
climat Ouest-africain est agressif et meurtrier, on le sait, mais au
moins, il est sec, très sec, ce qui a aussi ses avantages...en arrivant à
Goudiry, bourgade oh si africaine, à à peine 70 km de la frontière
Malienne, Skubi, déjà hier à Tamba, nous avait déniché ce campement
(vraiment) in the middle of no where...impeccablement
tenu par Abdoullai pour le compte d'un propriétaire français que nous
connaîtrons probablement jamais...en arrivant Abdoullai a bien voulu me
concocter une omelette ce qui m'a sauvé la vie, ce n'est pas rien!...à
trois aussi, vers les 15h, tout juste mis les vélos sur leurs béquilles,
on lui a vidé son frigo de Gazelle's...vous comprendrez, des Gazelle's
fraîches, ça court pas les rues dans ces contrées, il faut le
comprendre...et puis, la déshydratation, c'est très mauvais pour la
santé, même Lulu, mon Lulu à moi, que j'embrasse en attendant, ne dira
pas le contraire, je suppose...quand même très content de la première
semaine de ma participation à ce (déjà vieux et plus que rodé)
velo-nomades, sous des conditions assez particulières et éprouvantes,
depuis notre départ depuis Dakar, j'ai parcouru, avec cette équipe super
entraînée la distance qui équivaut un Tronget - Antwerpen....demain
nous serons au Mali!!
Hier soir au restaurant du NIJI-hôtel à
Tambacounda Zim, espiègle des fois, nous annonçait de l'ombre pour
l'étape Tambacounda-Goudiry, étape que nous venons de finir...de l'ombre
tout le long à cause de la présence d'arbres du côté droit de la
RN1...regards un peu incrédules, suivi d'un « si, si, les arbres sont
dessinés sur la carte »...eh ben, eh ben, c'était vrai à notre grande
surprise à nous trois, Zim inclus....jusqu'à au moins 11H du matin nous
avons progressé, allègrement, presque à l'ombre, avant d'arriver au
village de Bala, à mi-chemin entre Tamba et Goudiry, où les gens et les
commerçants étaient très fermés, ne cherchaient du tout à nous trouver à
manger, ni à communiquer?! La barrière de la langue? C'est vrai presque
personne y parle le français. Mauvaise expérience, certainement...mais,
nous, sommes-nous toujours si ouverts aux autres?...
Et que fait-on quand, le matin avant de
partir, on oublie de prévoir du pain pour le bon déroulement
gastronomique de l'étape du jour? Et que, ensuite, le long du parcours,
eh ben, on en trouve pas parce que il n'y en a pas?...on
mange ses vaches qui rit et ses sardines sans pain! Et de préférence à
l'ombre!
Après notre passage à Bala, l'Heure
fatidique était là... comme tous les jours, la Nature des choses a de
nouveau frappé, la fournaise a de nouveau ouvert ces portes, le vent de
face a continué à sévir, pas très fort, c'est vrai, mais il y était,
Allah Akhbar, mais, la chaleur était au rendez-vous! On a beau
s'asperger, on a beau boire ce qu'on peut, de l'eau fraîche, de l'eau
tiède, de toute façon toute eau devient très vite de l'eau prête à être utilisée pour
en faire une infusion...le corps a soif, la bouche a soif, personne ne pense
plus à pisser...
En ce moment merveilleux que je vous
écris je me suis assis devant la porte de ma case et la lumière du
soleil se couchant est seulement sublime, la traînée de nuages qui est
peinte dans le ciel bleu azur est d'un rouge qu'on ne peut qu'aimer,
c'est du Vermeer, c'est du Monet, et c'est tout gratuit, il faut
seulement lever la tête....et là, quelques minutes plus tard, extension
des feux, le pénombre sombre sévit et il fait, de suite, sortir les
moustiques voraces, perturbants, ainsi que tout autre insectes volants
et les chauve souris qui s'en font un festin..
Le noir a l'habitude, le blanc découvre et s'émerveille...
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