Une fois la décision prise d'accepter l'Ultimatum
sommant et virtuelle de l'Administration américaine nous avons
arrêtés d'en parler entre nous. Il est de plus en plus rare aussi
que l'on se remet à expliquer notre situation aux multiples gens qui
nous posent la question récurrente « Où allez-vous ? »
La réponse usuelle est devenue « Destination Portland « et
après le train pour Seattle pour notre vol de retour.
Au début, et surtout pour moi, ce fut éperdument
difficile de voir se casser en miettes pluriels notre projet initial.
Déjà auparavant je n'idolâtrais pas tellement les visa et les
tampons des douaniers du monde entier, maintenant, depuis les
derniers incidents, je couve encore plus une haine sournoise mais
tangible contre les passeports et leurs contenu.
Les follement jolis endroits le long de la côte de
l'Oregon que nous avons découverts ces derniers jours ont eu un prix
à payer. Pour les atteindre, obligatoirement, il faut pédaler sur
le Highway 101. La plupart du temps tout cycliste sur le 101 est
forcé d'accepter la présence d'une circulation dense et violente,
forcé d'accepter aussi la présence du bruit sidérant des camions
gros comme des maisons, des voitures grosses comme des camions et des
RV's, les campingcars américains, gros comme des wagons de train.
Heureusement, parfois, il existe une bande d'arrêt, tantôt ample
et spacieux, tantôt moins large, délimitée de la voie par une
ligne blanche, qui permet de trouver une espace « refuge ».
Après un certain temps on commence à s'y sentir en sécurité,
malgré le bruit abasourdissant des 6 ou 8 cylindres rutilants qui te
dépassent. La chose se complique quand, pour un raison ou pour une
autre, en traversant un pont, en s'approchant d'une ville ou quand il
y a une possibilité de tourner et de quitter la 101 sur la droite,
cet espace, brusquement, disparaît. Pas mal de bons chauffeurs
comprennent et agissent selon, d'autres deviennent dangereux malgré
nos agissements préventifs des bras.
Sur certains tronçons des Bicycle Touring Maps de
l'Adventure Cycling Association que nous suivons, ils nous font
quitter la 101 pour des routes annexes plus calmes, souvent plus
vallonnées, mais, malheureusement, cela ne dure jamais très
longtemps.
Je ne suis pas sur que j'aurai apprécié ce fameux
Pacifique Coastal Road jusqu'à San Diego par cette 101. Quand je
parle de tout ceci avec des cyclos américains que l'on rencontre le
long du parcours ils sont étonnés de mon étonnement...manifestement
ils ont l'habitude de faire du vélo de cette façon...réflexion
bête de ma part, sans problème ils rouleraient aisément le long du
périphérique à Paris !
Tous ces propos purement techniques et cyclistiques,
à aucun de nous trois, ne nous ont jamais enlevé, en rien du tout,
le charme et le grand plaisir de découvrir les Etats de Washington
et de l'Oregon et le « Way of Life » américain tellement
différent du notre ! Leur habitudes vestimentaires et
culinaires sont pour le moins bouleversantes.Une vraie nonchalance et
une spontanéité entre les gens ici est de mise !
Aussi, je suis tombé amoureux de leur architecture
qui joue beaucoup avec les volumes, des terrasses autour des
constructions et les pans de toitures dans tous les sens. Toutes les
maisons sont entièrement construites en bois dans des couleurs des
fois inhabituelles. Selon les endroits elles sont bien entretenues
avec des jardins à la « Desperate Housewives » ou
ailleurs elles seront moins entretenues jusqu'au délabrement
total...des carcasses de voitures jonchent trop souvent les
habitations.
Les petites villes se ressemblent toutes, un vrai
passé fait faute.
L'ambiance dans les pubs locaux est à envier par
beaucoup d'établissements « overseas » ! On s'y
rencontre vers la fin de la semaine, contact sociale assuré, on y
joue au billard, on y mange (très bien, d'ailleurs), on y boit un
coup, aussi, on y écoute de la musique des années 75 jusqu'à la
musique d'aujourd'hui..., on y regarde du baseball sur la dizaine de
postes de télévision qui remplissent les murs....
...Et toujours les merveilles de la plage du PACIFIQUE....
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